“J’aimerais me lancer en affaires, mais je n’ai pas d’idée” ou “J’ai une vague idée, mais je ne sais pas par où commencer” sont souvent des paroles qui sortent de la bouche d’entrepreneurs en devenir.
- Je n’ai pas les fonds pour démarrer mon entreprise…
- Il y a déjà de la concurrence, les clients ne voudront pas de mon produit…
- Il y a beaucoup trop de tâches administratives à faire pour démarrer…
- J’ai déjà un emploi, c’est risqué de tout laisser pour ce projet…
- Je n’ai pas les moyens d’embaucher quelqu’un pour réaliser mon projet…
Le violon résonne bien, vous voyez le portrait.
Bien qu’il y ait une littérature riche sur le sujet et beaucoup d’organismes de support au démarrage d’entreprise, faire le choix conscient de démarrer une entreprise reste un saut difficile à faire habituellement.
Trop de variables et trop d’incertitudes - on attend tous cette clairvoyance qui nous indiquera la voie à prendre.
Sauf que ce moment eureka n’arrive que très rarement!
La ligne de départ invisible
Se lancer en affaires est souvent comme débuter un marathon dont la ligne de départ n’existe pas. Il n’y a pas de démarcation claire pour indiquer “Vous démarrez ici”.
Celle-ci finit par apparaître, qu’une fois que vous êtes en marche, car vous mettez à profit vos compétences, vous puisez dans votre bagage des connaissances et vous provoquez des événements au fur et à mesure que vous avancez. Si vous restez immobile, vous ne découvrirez rien, constat plutôt évident.
Après un moment à courir ce marathon, vous aurez trébuché quelques fois, mais cela aura été l’enseignement requis pour affiner votre stratégie, votre produit, votre connaissance du marché, etc. Souvent, vous aurez traversé la ligne de départ sans même vous en rendre compte, tellement vous aurez été focus à simplement mettre un pied devant l’autre et survivre un autre jour (et c’est un très bon signe!).
L’inégalité du départ… et de la piste
Un autre fait à considérer est que la ligne de départ n’est pas aussi près pour tout le monde et que la piste n’est pas équitable non plus. Cela peut sembler injuste, mais c’est la réalité du monde des affaires.
L’entrepreneur diplômé qui démarre son projet dans la Silicon Valley avec 300 000$ en “love money” n’opère pas dans le même paradigme qu’un Africain qui crée une invention révolutionnaire à partir de rebut dans son village du Togo.
La bonne nouvelle dans tout ça? L’incertitude inhérente à tout nouveau projet peut jouer en votre faveur.
Je vous suggère un excellent TED de Bill Gross qui permet de contextualiser le tout. Son étude porte sur quelques centaines de startups afin d’identifier quelles variables font le plus de différence sur le succès d’une entreprise. Son constat : le timing.
The single biggest reason why start-ups succeed
L’absence d’indication explicite de votre ligne d’arrivée est selon moi directement liée au timing; à moins de marqueurs macro-économiques très clairs, c’est en démarrant le plus tôt possible que vous ferez l’acquisition des connaissances requises pour mieux comprendre votre projet et si son timing est le bon. Les quatre autres variables vont tranquillement se définir en cours de route.
Get Out of The Building
Débutez, maintenant. Au final, la seule façon dont vous pourrez trouver une idée, valider le timing de celle-ci, trouver une équipe ou un partenaire pour en supporter la réalisation, affiner votre modèle d’affaires ou bien trouver du financement pour la faire croître, c’est de “sortir de l’immeuble”. Le terme “GOOB” pour Get out of the building, popularisé par Steven Blank dans le mouvement Lean Startup, fait référence au principe que pour bien comprendre les clients, il faut plonger dans leur environnement - ce n’est pas en restant dans son sous-sol à créer le meilleur plan d’affaires possible que vous réaliserez des gains. Il faut s’exposer, prendre des risques, tester et améliorer, il faut… commencer à courir, avec persévérance.